Pas de réinvention pour le tourisme de montagne en France dans un contexte de pandémie

Pour les professionnels du tourisme de montagne en France, les restrictions liées à la pandémie de la Covid-19 ont créé une véritable onde de choc. Interdites d’activité pour les vacances de Noël, les remontées mécaniques ont dû à nouveau être fermées durant le mois de février. Le plus dur pour ces professionnels, c’est le fait que les destinations hivernales françaises sont les seules à connaître des restrictions si sévères alors même que la France est leader du tourisme de montagne parmi plusieurs concurrents très sérieux.

Tourisme de montagne en France : une saison avec des conséquences à long terme

Le travail engagé par le gouvernement français pour lancer l’économie des zones montagnardes dans les années 1960 a porté ses fruits. Aujourd’hui, la France est l’un des leaders du tourisme hivernal. Ce dernier tient une place très importante dans l’économie de ces territoires.

Si des efforts ont été faits dans tous les territoires concernés, c’est suivant des dynamiques très éparses. Les conditions d’exploitation des domaines n’étant pas les mêmes, tous ne sont pas développés de la même manière. En outre, les plans de transition engagée par les administrations des territoires touristiques pour faire face à l’impact du changement climatique ont renforcé les inégalités. En clair, les territoires ne font pas face aux mêmes enjeux et ne disposent pas des mêmes moyens.

Ça, le gouvernement français ne l’entend pas. En effet, depuis le début de la crise sanitaire, tous les territoires touristiques ont fait l’objet d’une gestion uniforme. Les critères comme le type de station ou le massif n’ont pas été pris en compte dans la mise en place des décisions. On s’attend donc que la saison 2019-2020 ait des répercussions à long terme sur le tourisme de montagne en France.

Les différents types de développement des stations de montages

Pour accroître l’attractivité des territoires dans un contexte concurrentiel, deux stratégies sont utilisées :

  • d’une part, la logique de la différenciation qui consiste à développer les spécificités de chaque région. Cela implique par exemple la promotion des produits locaux ;
  • d’autre part, la logique de la performance qui prend en compte un développement plus global des activités de montagne comme le ski alpin.

Il s’agit là de deux stratégies complémentaires que les stations alpines tentent de déployer à divers niveaux. D’un côté, il y a les stations d’altitude à la « Disneyland » qui ont fait du ski la principale activité touristique. De l’autre côté, il y a ces stations qui font du ski, non le moteur du tourisme de montagne en France, mais plutôt une activité secondaire destinée à attirer les visiteurs vers ces territoires et leurs attributs. En général, il s’agit de territoires qui ne disposent pas de conditions d’enneigement optimal pour proposer la pratique du ski toute une saison ou toute l’année.

Par rapport aux stratégies mises en place pour adapter les stratégies aux conséquences de l’impact climatique, les modes de développement sont également différents. Alors que certains se demandent s’il faut fiabiliser l’enneigement ou plutôt se diversifier. Dans la majorité des cas, les stratégies semblent s’opposer par rapport aux aides publiques proposées. La clé pour réussir la transition, c’est l’articulation et la complémentarité de ces différentes stratégies.

Tourisme de montagne en France : anticiper la gestion de la neige

Maintenir l’activité d’un domaine skiable comporte deux enjeux :

  • d’une part, l’activité peut permettre le développement de certaines activités alternatives. De même, il permet de renforcer la capacité économique des acteurs privés à s’adapter ;
  • d’autre part,  on peut enlisée l’activité dans un cercle vicieux de l’investissement continu dans les remontées mécaniques. Les territoires peuvent se sentir obliger d’exploiter et de renforcer la fréquentation du domaine skiable. Il doivent le faire au risque de ralentir la transition vers de nouvelles activités.

Pour répondre aux différents impératifs, il faut revoir les pratiques de gestion de la neige. L’idéal est de les rendre plus flexibles. Ceci en ajustant la production d’une sous-couche qui précède la saison touristique à l’exploitation des créneaux de froids non propice à ce type de technique d’enneigement.

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